Historique de Saint Front


A proximité de la rivière l’Isle sur un puy (colline), au IV° siècle, l’évangélisateur du Périgord, Saint Front, et ses disciples vont vivre en ermite dans différentes grottes qui existaient. A sa mort, un oratoire dédié à la Vierge Marie, fut construit sur le lieu ou à proximité de son tombeau. Le bourg a le nom de Puy Saint Front.

Erigée au VI° siècle (vers 530 ?) par l’évêque Chronope, l’église mérovingienne dont on voit les vestiges sur la façade à l’entrée de la Clautre, est dévastée par les Sarrazins en 732.

Il y avait un certain nombre de paroisses autour : Saint Silain, Saint Martin, Saint André. Il y avait l’ancien cimetière gallo-romain sous la place de la Clautre ; on a retrouvé des sarcophages sous la place et dans la rue Taillefer, ainsi qu’un tout petit morceau de sarcophage de marbre blanc dans la rue Saigne avec des décors de pampres de vigne.

817 – règle de St Benoît – Charlemagne impose la messe en latin

Frotaire, évêque envoyé par Hugues Capet en 976, commence en 978 la construction d’une église latine -plan en croix- terminée par Raoul de Couhé , consacrée en 1047. Le clocher a été édifié au-dessus de deux travées de sa nef centrale.

Les moines partent remplacés par les chanoines réguliers de Saint Augustin

En 1028, Raoul de Couhé revient de Palestine et a vu à Constantinople les églises byzantines.

1077 – le moine sculpteur Guinamond sculpte le tombeau de St Front

1120 – incendie de l’église détruite partiellement.

Entre 1120 et 1173 : construction église à coupoles pour accueillir les nombreux pèlerins de St Jacques de Compostelle ; on conserva la nef de la « vieille église » et on souda à l’est une nouvelle église à cinq coupoles en croix grecque, sur le modèle de celle des Saints Apôtres à Constantinople.

Au nord et au sud, deux chapelles appelées confessions, contemporaines du IX° siècle, ont été conservées et ont ainsi imposé à l’église à coupoles ses dimensions.

1123 – Pierre Minet, évêque fait placer dans la confession sud 9 corps d’évêques.

La Cité et le Puy Saint Front ont été deux cités distinctes jusqu’en 1240.

Occupation de Périgueux par les Anglais de 1360 à 1367

Le pape Jean XXII, intronisé en 1316, fut chanoine de St Front

1347 – le cardinal Hélie de Talleyrand-Périgord (1301-1364) fait construire la chapelle St Antoine ; il y a été inhumé.

1360 à 1367, occupation de Périgueux par les Anglais

En 1390, le cloître est terminé.

En 1525, Jean de Plats, évêque, bâtit la chapelle St Jean Baptiste qui deviendra Sainte Anne, style renaissance, empiétant sur la nef nord entraînant la privatisation des lieux.

1575 – saccage de l’église par les Huguenots, enlèvement des reliques de Saint Front. Après les saccages, Saint Front reste 6 ans abandonnée.

En 1583, l’indépendance de l’église à coupoles est définitivement fixée par le transfert du chœur à l’est ; la crypte est démolie. L’évêque François de Bourdeilles fait percer le mur qui séparait la basilique de la Chapelle Saint Antoine.

1636 – Chapelle Sainte Anne

En 1669, St Front devient cathédrale à la place de La Cité.

1760 – des infiltrations dans les coupoles conduisent à les recouvrir d’une charpente cruciforme couverte d’ardoises.

A la Révolution, Saint Front déclassée, devient entrepôt.

1801 : reclassée à nouveau par le pape ; l’évêque est relogé dans la Maison des Dames de la Foi, rue des Farges.

1817, la ville de Périgueux installe un musée lapidaire et une bibliothèque dans le réfectoire et le dortoir des chanoines.

1822,     Mgr de Lestanges revient dans son palais épiscopal. En 1824, il fait combler le cloître pour disposer à hauteur du premier étage où sont ses appartements, d’un jardin. Les galeries resteront dans la pénombre pendant 60 ans.

En 1830, le gouvernement Guizot crée les Monuments Historiques. Prosper Mérimée en est le directeur en 1834. Dans ses carnets de voyage, il note que St Front est unique. Abadie est assistant de Viollet-Le-Duc à Notre Dame de Paris.

En 1840, il est décidé que St Front doit être restauré : l’église est en très mauvais état. En 1848, Abadie est nommé. 1852 début de la restauration/reconstruction par Abadie. Elle durera jusqu’en 1874. L’évêque est Georges Massonais (1840-1860) et surtout, Pierre Magne, un périgourdin, est ministre des finances.

Classée monument historique en 1840

A l’époque, il y avait un engouement pour le monde médiéval, suscité par les lectures de Chateaubriand (le génie du Christianisme) et Victor Hugo (Notre Dame de Paris).

Abadie a dû remonter tous les murs qui allaient s’écrouler. On a perdu un patrimoine et en même temps sauvegardé le bâtiment. C’est un modèle du néo-roman, du néo-byzantin qui a fait la gloire de St Front. Les chapiteaux sont plus secs, plus parfaits que les chapiteaux romans, s’inspirant des chapiteaux à feuille d’acanthe gallo-romains.

Abadie commence par la terrasse du Thouin ; Catoire avait commencé à faire quelques travaux. Il respecte l’ancien plan au sol, mais il modifie l’aspect extérieur en lui donnant plus de grâce ; 17 gracieux lanternons, invente les pans pyramidions (pyramides surmontés de lanternons).Jusqu’en 1760, il y avait un clocheton au-dessus de chaque coupole, démoli lorsqu’on a couvert d’un toit en forme de croix la cathédrale. Abadie accentue le caractère byzantin des coupoles.

Le chemin de croix de J. E. Lafon, classé monument historique, est à l’image des peintures de Giotto, XV° siècle, le doré est le thème de la transcendance

1870 – Orgue construit par Merklin, restauré en 1998 par Quoirin, deux claviers.

1883-1887 : Bruyère continue l’œuvre d’Abadie.

1891-1907 – Boeswillwald restaure le clocher et le cloître ; on fait disparaître le réfectoire roman et les traces de l’abbaye

1968 : autel central par Froidevault

1998 : restauration de l’orgue

2001 : restauration du cloître

2003 : restauration du chemin de croix, classé monument historique

2007/2008 : restauration du clocher

fin 2008 : restauration de l’autel de la Vierge

2010 et plus : restauration des coupoles.